Le rêve de Martin

HENRY Françoise

C’est un rêve en forme de lettre d’une mère à son fils, Martin, écrite à la première et à la deuxième personne. Il est le troisième fils d’une famille de six enfants, une famille de fermiers. S’il a été “placé” chez d’autres à l’âge de douze ans par son père nourricier, c’est parce qu’il était le fruit d’un amour fugace de sa mère pour l’instituteur du village. De l’autre monde, elle veut lui dire, à lui qui va mourir, tout son amour bien qu’elle l’ait abandonné, et presque jamais revu après le jour fatidique de son départ le 9 mai 1940. Seule une de ses soeurs puis, plus tard, des voisins parisiens, une nièce et une infirmière, s’occuperont un peu de lui.

 

Fidèle à ses sujets de prédilection, la solitude, la nature (La lampe, NB mai 2003), Françoise Henry conte cette vie qui manque tellement d’amour avec, en parallèle, la douleur retenue et cachée de cette mère qui se sent doublement fautive. Le style, agréable, est tout de finesse et de douceur triste.