Tous les soirs, Petit Han grimpe sur un tabouret et regarde par la fenêtre qui donne sur le jardin et le chemin qui mène à la maison. Soir après soir, il voit approcher un animal, un lion, un éléphant, une grue… et chaque animal vient chercher de l’aide parce qu’il est blessé. Petit Han les soigne, selon le même rituel et propose un moment de repos et de bonheur dans le jardin, sous la lune. Un soir, c’est une voiture qui arrive. On dirait….
Pourquoi l’enfant se poste-t-il chaque soir devant la fenêtre ? Qu’attend-il ? Pourquoi imagine-t-il chaque fois un animal blessé, appelle-t-il sa mère que personne ne voit ? L’attente, l’arrivée, le soin, un moment d’amitié sous la lune : le scénario se répète, avec le même décor. L’épilogue fait comprendre que l’enfant attend le retour de son père parti à la guerre. Et les scènes imaginées permettent à l’enfant d’affronter sans peur la blessure de son père. Tous sous la même lune, où que l’on se trouve, chacun a à accueillir, soigner, aimer. Le cadre de la fenêtre brun sur un mur orange, le paysage toujours identique, la surprise répétée de l’apparition sur le chemin créent l’attente du dénouement. Alors le cadre explose et l’image remplit la page avec les retrouvailles familiales. (A.M.R.)