Solitude

Au début du XXe siècle, Mila, jeune épousée, suit son mari dans sa nouvelle demeure : un ermitage ruiniforme, isolé, lugubre, de la montagne catalane. Sa vie, dans cet univers hostile où se concrétisent déception et solitude conjugales, est adoucie par la présence du pâtre. Il veille sur elle, lui fait découvrir la beauté des paysages environnants, l’apaise en l’emmenant dans un monde onirique lumineux et mystique qui la protège d’individus malfaisants et cruels. De sa solitude pleine de désirs frustrés, elle sort décidée à se reconquérir. Publié en 1905, ce drame rural dessine le portrait d’une femme marginalisée qui s’extrait, après bien des épreuves, d’un déterminisme initial. Des images au symbolisme puissant dénoncent le bien et le mal, tous deux incarnés par des figures réalistes. Les longs passages du récit, au style romantique, exaltent la domination des forces telluriques, décryptent les émotions et racontent les traditions de ces contrées reculées. Une préface et un lexique en fin d’ouvrage éclairent les obscurités du texte. Catarina Albert – alias Victor Català (1869-1966) – a écrit ce roman de femme : il faut le replacer dans son époque. Il signe la naissance de la littérature catalane et fut un immense succès.