Les bottes suédoises

MANKELL Henning

Médecin suédois retraité, Fredrik Welin a choisi de vivre sur une île de la Baltique. Une nuit, sa maison familiale brûle, le contraignant à habiter une vieille et inconfortable caravane. Les relations de voisinage sont rares, l’ancien facteur est cependant un visiteur fidèle. Une journaliste entre dans la vie de Fredrik, sa fille au caractère imprévisible le rejoint et, après d’inquiétantes révélations, l’entraîne à Paris. D’autres incendies se déclarent. Qui en est responsable ?  La recherche du coupable, ses motivations, se fondent dans l’analyse psychologique approfondie de personnages, souvent marginaux, dont le quotidien rude s’inscrit dans la géographie insulaire des grands espaces glacés nordiques. Cet ultime roman de Henning Mankell (Daisy Sisters, NB juillet-août 2015) donne une suite aux Chaussures italiennes (NB décembre 2009). C’est aussi une incantation à la beauté de la nature, aux souvenirs, à l’évocation obsédante de la vieillesse et de la mort du narrateur. Ecrit à la première personne en phrases courtes et précises, ce récit intimiste et lent où le héros, affamé de tendresse, s’enlise et se complaît dans une solitude nourrissante et destructrice, où le bilan négatif de sa vie est éclairé par l’espérance d’une transmission, imprègne le lecteur d’une mélancolie palpable. (A.C. et C.R.P.)