Sigmund est fou et Freud a tout faux

POMMIER Maurice

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RenĂ© Pommier n’aime ni les idĂ©ologies ni les religions, ni les constructions intellectuelles. Pour lui autant d’élucubrations. AprĂšs le Christ et Barthes, celui qui se dit « pourfendeur de fariboles » s’en prend Ă  Freud et Ă  son interprĂ©tation des rĂȘves. Constatations isolĂ©es Ă©rigĂ©es en rĂšgles universelles, hypothĂšses faites thĂšses, exceptions expliquĂ©es par de nouvelles lois incertaines, associations saugrenues, symboles rocambolesques, obsession phallique, projections prĂ©conçues : pour lui la mĂ©thode freudienne est basĂ©e sur l’arbitraire et arrive Ă  des conclusions Ă  dormir debout. Ce qu’il dĂ©montre en dĂ©cortiquant, pour mieux les dĂ©molir, les conclusions du maĂźtre, et en s’attaquant Ă  quelques rĂȘves en particulier, dont celui de « la bouchĂšre ». Son analyse trĂšs polĂ©mique, mais pleine de bons sens et de sagesse populaire, s’appuie sur une connaissance, il l’avoue lui-mĂȘme, trop fragmentaire de l’oeuvre. Elle met en piĂšces l’ensemble de l’intuition et de la mĂ©thode d’un Freud jugĂ© mĂ©galomaniaque. Cette critique iconoclaste, assez saine par ailleurs, manque peut-ĂȘtre un peu de fond, mais certainement ni de conviction ni de panache, ni de drĂŽlerie.