En regroupant dans ce livre un certain nombre de courts articles parus de 1978 à 2004 dans la revue « L’Histoire », Paul Veyne renouvelle notre vision de Rome.
Dans le monde romain, les relations humaines étaient rudes, les hommes vivaient dans un état permanent de guerre judiciaire, la politique n’était que lutte pour le pouvoir ; les rapports civiques essentiellement régis par des distributions d’argent généraient un clientélisme maffieux, les notables gorgeaient le peuple de jeux et de spectacles d’horreur pour lui plaire et faire carrière ; chez les élites richissimes, un autoritarisme brutal coexistait avec un raffinement hérité des Grecs. Une barrière infranchissable séparait hommes libres et esclaves. L’Antiquité est regardée à tort comme le paradis de la non-répression sexuelle : elle avait des principes (qui semblent ahurissants pour nous).
Combattant tout dogmatisme, clichés et poncifs, remettant en cause démarches et méthodes traditionnelles, analysant les réalités avec verve, pertinence et humour, l’historien nous invite à relativiser nos valeurs pour éviter les anachronismes.