Roi de pique

Pour Jesse « tenir à quelqu’un n’attire que des malheurs ». Élève de terminale dans un lycée américain, il prospère grâce à divers trafics et manipulations. Rien de très recommandable mais avec un père alcoolique joueur de jazz sans ambition et une mère décédée, comment (sur)vivre ? Le jour où un gros lourd lui demande de le présenter à la séduisante et sage Bridget, il prend plus de risques qu’il ne pense – y compris celui de révéler sa blessure secrète.  La conclusion est posée en introduction, sa belle carapace de cynisme craque au contact de la gentillesse réelle de la jeune fille, blonde comme un ange et fine mouche. Les développements de l’intrigue oscillent entre mélo larmoyant et imagination sans complexe – Jesse allant jusqu’à « emprunter » un vieillard pour suivre Bridget dans une maison de retraite. Jusqu’à découvrir l’altruisme, le handicap et le dévouement. Le vrai suspense – qu’est-il arrivé à sa mère qui justifie l’indulgence de tous envers de mauvais garçon ? – ne surprend pas vraiment mais on passe un bon moment avec ce récit remuant et drôle. (R.F. et F.C.)