Rodéo

FISHMAN Boris

Installés dans le New Jersey, Alex et Maya, la quarantaine, sont des Juifs venus d’Europe de l’Est. Ils adoptent Max, un bébé originaire du Montana, dont la maman a laissé une recommandation : que l’enfant ne fasse jamais de rodéo. Les parents d’Alex, très présents, s’imposent dans la vie du couple et l’éducation du petit garçon. Mais l’enfant les inquiète, il fugue et il est très proche de la nature, voire trop. Maya, affolée, convainc son mari d’aller dans le Montana pour comprendre ce comportement. C’est elle qui en reviendra transformée.  Rodéo, le deuxième roman de Boris Fishman (Une vie d’emprunt N.B. Août 2014), aborde deux thèmes principaux, l’adoption et l’émigration, au travers de l’histoire d’une femme déboussolée, hantée par ses souvenirs d’enfance, qui veut devenir une mère parfaite. Avec un humour sous-jacent, il raconte la visite au psychologue et surtout l’épopée de ces nouveaux Américains au travers d’un immense pays qu’ils méconnaissent complètement. Les états d’âme d’une femme imprévisible sont longuement analysés, prenant le pas sur les motivations et l’avenir de l’enfant. Un long récit, un peu désordonné mais pas inintéressant, sur la difficile adaptation des déracinés, qui fait écho à l’éclosion délicate d’une femme.  (C.-M.M. et A.Le)