Rien que des fantômes.

HERMANN Judith

Petits épisodes de vies ordinaires, chacune de ces sept nouvelles raconte l’histoire d’une relation. Une femme croit connaître l’amour avec l’homme que son amie aime. Une fille fête ses trente ans en solitaire puis rejoint ses parents à Venise. Un couple traverse l’Amérique et rencontre dans une ville en plein désert une femme étrange qui photographie les fantômes et un homme qui parle de son enfant… Vous avez dit « crise des trentenaires ? » Judith Hermann répond flottement, vies incertaines, lutte contre une réalité dérisoire, problèmes de relations ; rencontres inopinées, essais ratés, ruptures, questions sans réponses, aventures sans lendemains. Décors minimalistes, personnages déstructurés, voyages en forme de quêtes erratiques forment un tableau ironique et tendre de cette génération fluctuant entre tristesse, dérision et attente désespérée. Chercher quelqu’un, lui parler, tenir sa main… et puis s’en aller, c’est le sujet indéfiniment renouvelé de chacune de ces nouvelles, riches de notations subtiles, de gestes infimes, de superbes descriptions, de conversations hallucinantes. Maison d’été, plus tard (NB mars 2001) annonçait déjà ce talent très particulier.