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MESTRE Serge

1933. Gerta quitte Leipzig pour Paris. Elle fuit le national-socialisme. GrĂące Ă  son charme et sa vivacitĂ©, la jeune Juive Ă©volue rapidement parmi les intellectuels exilĂ©s. AndrĂ©, reporter-photographe hongrois dĂ©butant, la courtise. C’est le grand amour. Il lui apprend son art, elle lui insuffle son dynamisme, ils progressent ensemble, amĂ©ricanisent leurs noms : elle s’appellera Gerda Taro et lui Robert Capa. Ils partent ensemble couvrir la Guerre civile espagnole.  Qui se souvient de Gerda Taro ? Plus connue comme la muse de Capa (la « Capa’s girl », disait Hemingway), elle meurt accidentellement Ă  la bataille de Brunete, Ă©crasĂ©e par un char rĂ©publicain qu’elle a voulu regarder de prĂšs. Plusieurs publications rĂ©habilitent son travail personnel dans le conflit. Mais l’auteur (Ainadamar, NB avril 2016), romancier, se garde bien d’écrire une biographie de plus. Son but est de retranscrire l’atmosphĂšre effervescente des annĂ©es trente Ă  Paris et en Espagne et d’explorer cette Ă©poque charniĂšre dans sa riche complexitĂ©. Pour cela, il se concentre sur un personnage dont l’oubli est l’occasion de rendre vie Ă  ce qui l’inspire. Avec beaucoup d’adresse et d’empathie, il campe une lumineuse personnalitĂ©, Ă©gocentrique, talentueuse, ne reculant devant rien pour exister : une icĂŽne des annĂ©es trente. (A.Lec. et L.G.)