Reanimator. D’après l’oeuvre de H.P. Lovecraft

CALVEZ Florent

& & &

 

Philip est hanté par son ancienne expérience de jeune médecin. Avant de se suicider, il raconte les expériences de réanimation au cours desquelles il prêtait la main à son ami Herbert West, à l’époque de la grande guerre. Les premiers essais étaient encourageants, mais le sérum marchait mieux avec des cadavres frais. Comment s’en procurer ?

En regard d’un texte froidement clinique, le dur crayonné des images très expressives immerge peu à peu le lecteur dans l’horreur la plus absolue. Les visites de cimetières s’enchaînent aux vols de restes dans les morgues, et à d’autres actes plus directs. Quant aux « patients », leurs réactions imprévisibles se dévoilent peu à peu, jusqu’à une scène finale qui glace le sang. La monomanie d’Herbert gomme chez lui tout sentiment humain et toute considération étrangère à son unique projet. Philip, lui, se décrit en assistant fidèle et admirateur, mais un peu dépassé par les événements. Un beau rendu de teinte bistre, parfois à peine rehaussé de violet pour les détails les plus macabres, ajoute à l’ambiance d’horreur, sombre et dépouillée.