Raspoutine

GUÉRAUD Guillaume, DANIAU Marc

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À cause de sa longue barbe noire et de son regard effrayant, Ferdinand le mendiant avait été surnommé Raspoutine. Il faisait partie du décor de ce quartier populaire, le jour sur le trottoir, la nuit dans une vieille carcasse de voiture ; c’était un individu étrange, abonné au gros rouge, qui passait son temps à mettre en garde « contre eux » . Un jour où la neige était tombée en abondance, Raspoutine improvisa une luge. Un beau souvenir pour ces gamins riant de joie assis derrière Ferdinand. Dernier hiver pour Raspoutine, mort l’été suivant.

À travers le regard d’un enfant, exempt de jugement moral ou de pitié, une évocation du monde de certains marginaux qui ne peut laisser indifférent. En harmonie avec le texte, l’image sur double page peint l’animation de la rue, un bas de porte… Les illustrations au pinceau, défilant à hauteur du regard de l’écolier, donnent vie à certaines scènes et rendent attachant un personnage a priori peu engageant.