Qui sème le vent

GRIMBERT Philippe B.

Alexandre Wisnievsky, écrivain en panne d’inspiration, a décidé de se réfugier dans sa résidence secondaire du Morvan. Sa compagne Fanny, restée à Paris, vient le voir épisodiquement. Désœuvré, il s’intéresse aux affaires locales et se ligue avec d’autres habitants contre le maire, responsable de la déforestation du paysage. Il adhère à l’association « Vent de colère » ; sous l’influence d’un marginal, il se laisse ensuite entrainer dans une opération de sabotage d’un pylône (un mât de mesure). L’affaire tourne mal, très mal…

Le roman démarre bien. Le personnage d’Alexandre, en crise, pestant contre le monde entier, manipulable et disponible pour se faire embrigader, est traité avec un regard distancié et ironique. C’est malgré lui qu’il enfourche comme cheval de bataille l’opposition à l’implantation d’éoliennes. Cette cause le fait basculer du côté des délinquants, en frayant avec d’inquiétants Tchétchènes. Dans une langue précise et riche, l’auteur raconte très bien l’enchainement des circonstances qui font tomber son personnage ordinaire dans un piège. Mais le récit change de direction et s’égare quand il se centre sur le gendarme chargé de l’enquête, troublé par un transgenre ; il se transforme en tragi-comédie et nous perd en même temps. (F.E. et E.M.)