Que reste-t-il de notre victoire ? Russie-Occident : le malentendu

NAROTCHNITSKAÏA Natalia

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Une union de la Russie et de l’Europe nécessiterait que l’Occident rende au peuple russe son rôle décisif dans la victoire, en mai 1945, de la « Grande Guerre patriotique » contre le fascisme, et reconnaisse la grandeur de son patrimoine historique, culturel et spirituel. Telle est la thèse de Natalia Narotchnitskaïa, historienne, spécialiste des relations internationales, icône de la renaissance patriotique russe. Avec passion et virulence, dans un texte ardu, comportant de nombreuses références historico-philosophiques, elle réécrit, à sa façon, l’histoire des relations russo-européennes au cours des deux guerres mondiales et de la guerre froide. L’essentiel de la politique anglo-saxonne du XXe siècle en Europe aurait consisté à abattre la Russie et à la couper de la Baltique et de la mer Noire sous prétexte de lutte contre le communisme. Son livre fait constamment un parallèle entre l’histoire récente et les enjeux du début du XXIe siècle, ainsi l’Union Européenne chercherait-elle à repousser la Russie vers l’Est. Le cri d’un peuple blessé peut-il être entendu à travers les outrances polémiques de ce texte partisan ? C’est ce que souhaite Jacques Sapir, soviétologue, dans une intéressante postface. Ce livre fera réagir, ouvrira-t-il un dialogue ?