Quatre points et demi

YUN SEOK-JUNG, LEE YOUNG-KYUNG

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Une petite fille en jupe rouge trottine jusqu’Ă  la boutique du voisin pour demander l’heure Ă  un homme qui bricole un poste de radio : «quatre points et demi !». «Quatre points et demi» fait la poule qui picore ou les fourmis qui dĂ©filent. «Quatre points et demi» disent les libellules qui virevoltent. Et la fillette s’attarde dans un prĂ© fleuri. Le soleil est couchĂ© quand elle rentre annoncer fiĂšrement Ă  sa mĂšre : «quatre points et demi !»

Le texte, traduit d’un poĂšme corĂ©en, joue en peu de mots sur cette façon ancienne de donner l’heure Ă  la campagne et sur le refrain qui scande le rĂ©cit. L’image se charge peu Ă  peu de dĂ©tails : extĂ©rieur de la boutique, capharnaĂŒm de l’intĂ©rieur, animaux Ă  l’assaut de la page, fleurs envahissant tout l’espace. Les couleurs sont doucement aquarellĂ©es : verts et ocres relevĂ©s du rouge du vĂȘtement, de la crĂȘte de la poule et des fleurs. Un texte Ă  lire en accentuant le refrain, en dĂ©couvrant la profusion de dĂ©tails d’un quotidien proche et diffĂ©rent Ă  la fois.Â