Puisque tout passe : fragments de vie

CHAZAL Claire

Brrr
 La soixantaine se profile Ă  l’horizon avec son cortĂšge de sinistrose, de renoncements, de solitude. Sale temps que Claire Chazal (À quoi bon souffrir, NB juillet 2000) utilise pour se pencher sur son passĂ©. SĂ©rieuse, bosseuse, des parents partis de pas grand-chose arrivĂ©s dans la crĂšme des intellos. Elle fait HEC malgrĂ© son dĂ©sir de devenir danseuse. Philippe Tesson lui donne une premiĂšre chance en la prenant au Quotidien de Paris. Puis! la 5, France 2 et TF1, pour fĂ©miniser leur 20 heures, le lui proposent simultanĂ©ment sur un plateau d’argent. Pas mal ! Elle choisit TF1 qui la larguera vingt-cinq ans plus tard.  Est-ce pour continuer Ă  exister et se remonter le moral ? Le lecteur n’apprendra pas grand-chose sur sa vie publique comme privĂ©e tant elle est avare de dĂ©tails. Pudeur, diplomatie ? Les nombreux non-dits sont infiniment plus rĂ©vĂ©lateurs. Cette femme qui se dit en proie Ă  l’anxiĂ©tĂ© et Ă  la peur et Ă©crit n’avoir connu ni trac ni angoisse face Ă  la camĂ©ra, se lĂąche enfin lorsqu’elle parle de son fils. Cette retenue manifeste rend son livre trop plat et n’appelle guĂšre Ă  l’empathie. Il est nĂ©anmoins bien reprĂ©sentatif d’une gĂ©nĂ©ration dĂ©sabusĂ©e de femmes cĂ©libataires et carriĂ©ristes confrontĂ©es Ă  la solitude. (C.-M.T. et D.A.)