Prisonnier au berceau.

BOBIN Christian

Grise et sans attrait, la ville du Creusot oĂč est nĂ© Christian Bobin vit dans les annĂ©es cinquante au rythme de son industrie : les sirĂšnes des usines scandent le jour, le vacarme des plaques laminĂ©es dĂ©chire le silence nocturne, les hauts-fourneaux vomissent leur fumĂ©e noire. Pourtant, les pivoines qui Ă©gaient le petit jardin louĂ© par son pĂšre ou les frasques du ciel sont autant de signes de grĂące auxquels, dĂ©jĂ , l’enfant est sensible. Ses jeunes annĂ©es l’ont vu reclus dans sa chambre, invitĂ© par un ange Ă  trouver la libertĂ© dans les livres. Il garde aujourd’hui un attachement viscĂ©ral pour sa ville “majestueusement pauvre”, toujours Ă©bloui par la noblesse du dĂ©nuement, le miracle de la neige
  AprĂšs Ressusciter (NB dĂ©cembre 2001), Christian Bobin continue de saluer la vie dans ce qu’elle a de plus humble et fugace. En Ă©grenant avec subtilitĂ© ses souvenirs les plus lointains et ses interrogations face au monde adulte, il dĂ©busque les instants de lumiĂšre, rĂ©vĂ©lateurs de la prĂ©sence de Dieu, qui l’ont menĂ© vers la joie et l’écriture.