Pour mourir, le monde

LESPOUX Yan

En janvier 1627, au cours d’une tempête, sept navires portugais coulent au large du Médoc avec leur cargaison de richesses. Ce début de siècle voit s’ébranler l’équilibre des forces en présence : le Portugal, l’Angleterre, la Hollande… au gré des hauts et des bas de leur hégémonie des mers. Entre Salvador de Bahia, Goa et un village du Médoc, trois jeunes gens, Fernando, Diego et Marie vivent leurs vies dans les remous de cette Grande Histoire.

Sur un fond historique minutieusement documenté, Yan Lespoux construit un roman d’aventure, riche en péripéties dans la proximité constante de la mort, un roman où les oubliés de l’Histoire tentent de jouer leur carte en dépit du poids qui les écrase, victimes potentielles de toutes les dominations du moment. Le titre est, à ce sujet, explicite : qu’est-ce qui les attend dans le vaste monde auquel ils aspirent ? La fiction se glisse avec vraisemblance dans les blancs de l’Histoire. L’écrivain de Presqu’île (Les notes février 2021) s’amuse de nos clichés exotiques en matière de contrées brutales en faisant du Médoc l’espace le plus trouble, le plus exotique de la carte qu’il déploie sous nos yeux. Il nous fait entendre une langue qui sonne juste, dans un dosage subtil de termes techniques et d’idiomes locaux. Le souffle de l’aventure tient en haleine jusqu’au bout. (C.B et S.H)