Plus haut que les nuages

BLEYS Olivier, CREMET Arnaud

« Ça valait la peine de tenter l’aventure » dit-il quand il arrive au bout. Une aventure dans un Ă©trange pays : une Ăźle, une montagne au centre, une maison au sommet. Et dans cette maison du toit du monde, entourĂ©e de nuages, un vieillard solitaire qui s’ennuie. Trois visiteurs, successivement, viennent et s’en vont. Alors pourquoi ne pas oser ?

Un beau texte raconte cet itinĂ©raire : quand on croit n’avoir plus rien Ă  dĂ©couvrir il y a toujours, depuis Baudelaire, « les nuages qui passent
 lĂ -bas
 lĂ -bas
  les merveilleux nuages », attirants, effrayants. Ceux du dĂ©passement de soi, du rĂȘve ou de quelque autre dĂ©part. L’illustration confirme cette dimension : en pleine page, servie par un graphisme minutieux, une Ăźle-monde, riche de dĂ©tails pittoresques poĂ©tiques, de la mer aux nuages en passant par l’étagement vĂ©gĂ©tal de la montagne. Le travail Ă  la plume rend compte de l’épaisseur des choses, y compris de celle de l’étonnante fantasmagorie des nuages. Les personnages burinĂ©s par le dessin ont l’étrange prĂ©sence de hĂ©ros hyperrĂ©alistes et comme hors du temps. Un album dont on construit le sens en le lisant et en le relisant. (C.B.)