Petits cimetières sous la lune

ELECTORAT Mauricio

Années 80, Emilio, chilien, vient à Paris étudier la linguistique. Il traîne beaucoup, devient veilleur de nuit dans un petit hôtel (aujourd’hui célèbre) de Montparnasse. Il y rencontre toutes sortes de gens pas très nets. Il avait rompu avec sa famille, mais il va la retrouver à Santiago : sa mère a sombré dans l’alcoolisme et son père, très riche, a des relations avec les barons sanguinaires et mafieux du régime Pinochet, qu’Emilio rejette. Le père meurt… suicide ou assassinat ?

Mauricio Electorat (Sartre et la Citroneta, Les Notes septembre 2005), célèbre au Chili, vit à Paris depuis 1987. Il décrit avec humour les relations père-fils sur fond des secrets politiques de la dictature. Le narrateur, cultivé, se dévoile avec dérision : il se juge assez mou, mais mûri par l’amour et par sa quête de la vérité sur les compromissions de la société chilienne aisée (comme l’écrivit jadis Bernanos à propos de la France). Si la construction du roman, alternant Paris et le Chili, au présent et au passé – récent ou lointain – et entrelaçant des rapports amoureux charnels et troublants, est complexe, en revanche la langue est simple et directe dans une narration de plus en plus tendue. (D.C. et A.Le.)