Pelures d’oignon

GRASS GĂŒnter

GĂŒnter Grass Ă©grĂšne ses souvenirs comme on pĂšle un oignon, Ă©tonnĂ© devant « le garçon qui porte son nom ». L’enfant de Dantzig, Ă  la vie Ă©triquĂ©e, est sĂ©duit par les succĂšs du IIIe Reich, sans trop s’interroger. À seize ans, il est mobilisĂ© dans la Waffen SS et pris dans la dĂ©bĂącle de la dĂ©faite. Prisonnier Ă  l’Ouest, il est dĂ©sormais seul, errant, dĂ©semparĂ© et sceptique. AttirĂ© par la littĂ©rature, il est surtout rongĂ© par une triple faim : nourriture, sexe et art. En 1959, il rejoint enfin un atelier de sculpture oĂč Ă©clĂŽt son talent, Ă©crit des poĂšmes finalement estimĂ©s et surtout engrange dans son esprit mille faits et personnages qui, sublimĂ©s, alimenteront ses romans.

 

La mĂ©moire de l’auteur est, dit-il, dĂ©faillante, cela rend le rĂ©cit hĂ©sitant et lacunaire. La vie misĂ©rable, aprĂšs la dĂ©faite, est dĂ©crite avec talent et les annĂ©es nazies, plus connues, apportent leur poids d’angoisse. On retiendra aussi toutes les sources de ses romans puisĂ©es dans sa vie, « comme des inclusions dans l’ambre ».