Pays à vendre.

BUCHER André

Même dans « ce petit coin de désert provençal », investisseurs cyniques, spécialistes en recyclage ou fanatiques du tourisme se pressent. Nils Baker, ours mal léché, agriculteur au grand coeur et détective, s’est réfugié vers Sisteron, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Difficile de labourer en paix, d’écouter les bergeronnettes, quand des argousins avec flingue sous l’aisselle s’intéressent à vos hectares. Embrouilles, disparitions de filles, surenchères et complicités locales, Nils organise la résistance là-haut dans sa cabane. Prétexte à de solides et liquides agapes entre copains, ce combat d’arrière-garde a un goût amer. D’autant que les mafieux ne plaisantent guère et que la tragédie n’est pas loin dans ce western rural.

On retrouve la gouaille, la sensibilité et la poésie de Le pays qui vient de loin (N.B. déc. 2003). Après Le cabaret des oiseaux (N.B. août-sept. 2004), Pays à vendre termine (bien qu’écrit en premier) cette trilogie. Résister ? À quoi bon, une « certaine époque n’en finit pas de mourir » dans une atmosphère à la fois irréelle et très palpable.