Parrot et Olivier en Amérique

CAREY Peter

Vers 1830, alors que la France connaît encore d’importants troubles politiques, un couple d’aristocrates légitimistes normands trouve un moyen pour mettre leur fils à l’abri. Sous couleur d’enquête sur les prisons américaines, le jeune magistrat s’embarque pour le Nouveau Monde, dûment cornaqué par un serviteur anglais, trié sur le volet, qui fait office de secrétaire. Bien des péripéties attendent les deux hommes…

 

Peter Carey ne s’en cache pas, son jeune aristocrate n’est que la doublure « retoquée » en naïf d’Alexis de Tocqueville. Démocratie américaine oblige, il s’amuse à renverser les rôles, donne la vedette à Parrot, valet au destin incroyable qui pétille d’insolence à la manière de ceux de Molière et de Beaumarchais, mais qui finira par éprouver quelque amitié pour son maître dans la difficulté. L’auteur australien, en bon conteur (Haut vol : histoire d’amour, NB mai 2007) enchaîne les aventures et, sans quitter le ton satirique, adapte son style aux personnages. Les retours en arrière, glissés dans le récit, entretiennent un suspense qui pimente l’histoire. Portraits vivants du tandem et de leurs comparses, description colorée de la jeune Amérique ajoutent à l’agrément de ce long divertissement picaresque.