Pardon

JONES Gail

Pour mener d’improbables Ă©tudes anthropologiques, un couple d’Anglais s’est Ă©tabli dans une rĂ©gion inhospitaliĂšre du bush australien. Leur petite fille grandit entre la maison des voisins et un campement d’AborigĂšnes, ignorĂ©e de la mĂšre qui vit dans le monde de Shakespeare dont elle dĂ©clame les oeuvres avec grandiloquence. En dĂ©pit de son Ă©trange famille, la fillette est heureuse grĂące Ă  la tendresse que lui manifeste la jeune AborigĂšne qui prend soin d’elle. À l’ñge de dix ans, elle assiste Ă  la mort violente de son pĂšre, poignardĂ© sous ses yeux. Qui est coupable ? TraumatisĂ©e, l’enfant est atteinte de bĂ©gaiement, ne peut dire ce qui s’est passĂ© et laisse la servante s’accuser du crime.  Pardon, c’est ce que plus tard, ayant recouvrĂ© la parole, elle voudrait dire Ă  la jeune fille incarcĂ©rĂ©e. Ce pardon rejoint tous ceux que devraient prononcer les Blancs d’Australie pour les crimes commis Ă  l’encontre des AborigĂšnes : viols, travail forcĂ©, enlĂšvements d’enfants. Une immense culpabilitĂ© illustrĂ©e par ce roman peut-ĂȘtre caricatural, mais sans doute rĂ©vĂ©lateur d’une triste rĂ©alitĂ©.