Oyana

PLAMONDON Éric

Elle vit depuis 23 ans Ă  MontrĂ©al sous une fausse identitĂ©. Depuis qu’elle a appris, le 4 mai 2018, que l’ETA Ă©tait officiellement dissoute, elle est dĂ©cidĂ©e Ă  dire la vĂ©ritĂ© Ă  Xavier, son compagnon. Dans des lettres, elle lui explique qu’elle s’appelle Oyana Etchebaster, elle a vĂ©cu au Pays basque français jusqu’Ă  ses 23 ans ; jusqu’Ă  ce que la mort injuste d’un de ses amis lui apprenne qu’elle est la fille d’un activiste dĂ©cĂ©dĂ©,  la rapproche du mouvement indĂ©pendantiste basque ; jusqu’Ă  un attentat fatal. Elle a dĂ» fuir alors, mais elle est dĂ©cidĂ©e maintenant Ă  retourner au pays.  Comme dans son prĂ©cĂ©dent roman (Taqawan, NB mars 2018), Eric Plamondon mĂȘle habilement un destin individuel et celui d’un peuple. Le drame de son hĂ©roĂŻne, coupable malgrĂ© elle, sert d’ossature Ă  une dĂ©couverte de l’histoire basque ;  de brĂšves notices disent l’essentiel sur les hommes,  l’oppression du pouvoir central, le mouvement indĂ©pendantiste ETA. Dans les lettres , dans le carnet oĂč l’hĂ©roĂŻne consigne son retour sur sa terre natale, ressortent les hĂ©sitations, les Ă©motions, les blessures qui donnent de la chair au texte. L’inutilitĂ© de la violence, l’amertume d’un aprĂšs oĂč rien ne semble vraiment pardonnĂ© innervent un rĂ©cit incisif et Ă©mouvant, qui se termine sur une note d’espoir. (M.D. et T.R.)