Samedi 14 novembre

VILLEMINOT Vincent

B. et son frère Pierre boivent une bière à la terrasse d’un café ce vendredi 13 novembre quand soudain… Pierre meurt sous les balles. B., blessé au bras, est emmené à l’hôpital. Sous le choc, hagard, il s’en va au matin. Dans le métro il reconnaît, il en est sûr, un complice des assaillants, qui n’était pas sorti de la voiture. Il le suit, de train en TER, jusqu’à une petite ville balnéaire du nord, où l’homme se réfugie chez sa soeur. B. s’introduit chez eux et, nourri de rage et de désarroi, improvise sa vengeance. Cette fable en cinq actes et trois personnages (cf l’incipit d’Horace) au rythme nerveux suit au plus près les réactions d’un homme blessé et meurtri. Parallèlement à ce parcours halluciné, qui illustre l’inanité de la vengeance, l’auteur introduit dans les entractes des personnages secondaires, élargissant le spectre des réactions aux attentats. Cette ouverture permet d’affiner la réflexion. Intelligemment construit, sensible, percutant, émouvant – et sans jugement, le roman résonne en nous. Comment vivre après l’irruption de la barbarie ? Peut-on reprendre la vie d’avant ? La fin du roman, qui peut surprendre par son idéalisme, propose une issue en forme d’utopie. Un rêve ? (M.D. et C.B.)