Le mirage El Ouafi

COLIN Fabrice

1928. Le marathonien Boughera El Ouafi remporte une mĂ©daille d’or aux Jeux olympiques d’Amsterdam. Cette mĂ©daille, seule victoire de la France, lui apporte une gloire Ă©phĂ©mĂšre. Le champion, issu de l’AlgĂ©rie coloniale, n’arrivera cependant pas Ă  se maintenir en haut de la sociĂ©tĂ©. On l’oubliera vite.PoussĂ© par un certain M., ami algĂ©rien de ses parents, Fabrice Colin tente d’écrire une biographie du sportif pour raviver le souvenir de cet homme injustement oubliĂ©. C’est le dĂ©but d’une enquĂȘte qui le mĂšne jusqu’en AlgĂ©rie oĂč il a lui-mĂȘme vĂ©cu. Il interroge des tĂ©moins et questionne l’Histoire qui percute ce destin individuel : celle de la France coloniale, celle des premiĂšre et deuxiĂšme guerres mondiales. On sait peu de choses de Boughera El Ouafi, et l’auteur comble les trous. Il fait confiance Ă  son imagination et Ă  son pouvoir d’écrivain. Et si finalement cet engouement pour le marathonien n’était qu’un prĂ©texte pour parler de lui et faire de la littĂ©rature ? C’est la dĂ©marche de ce rĂ©cit original et passionnant. Le rĂ©cit rĂ©aliste devient fiction ou mirage, autant de façons d’approcher la vĂ©ritĂ©. Et c’est le pouvoir de la littĂ©rature qui est ici en jeu. (F.E. et J.G.)