Omnivore

ZAOUI Samuel

Agonisant, la langue coupée, Samuel Melkies « raconte » sa triste histoire à un interlocuteur sans oreilles, enfermé et ligoté comme lui… Juif pied noir, il était naguère patron d’Omnivore, entreprise florissante de restauration collective. Son mariage semblait heureux, son tour de taille croissait en fonction de sa réussite. Trop ambitieux, il s’est laissé entraîner dans les marchés publics autrement dit la corruption politique. Piégé, ruiné, il a voulu se venger avec l’aide de Léon, l’anar idéaliste.

 

On est bien loin ici du premier ouvrage de Samuel Zaoui, Saint-Denis bout du monde (NB octobre 2008), qualifié de « délicat ». Ce deuxième roman, noir, engagé, excessif, est une description caricaturale des moeurs politiques dévoyées, des idéologies, de l’hypocrisie bourgeoise, des rapports entre le patronat et le monde ouvrier. L’humour grinçant, l’étalage des turpitudes dérangent, mais rendent presque touchante la naïveté sans bornes de la victime et finalement le livre accroche malgré sa démesure.