Ô vent, ô vent qui parcours le ciel

TSUSHIMA Yûko

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Deux adolescentes se rencontrent au lycée et resteront amies toute leur vie. Toutes deux, élevées par leur mère, auront des filles qu’elles élèveront seules aussi. L’une restera à Tokyo, et malgré un mariage, une fille, et plusieurs liaisons, sera incapable de s’extirper d’une relation névrotique avec une mère inquiète et possessive, qui brandit pendant vingt ans sa propre mort comme une menace. L’autre qui rêvait d’Amérique, recueille la fille de sa soeur, née aux États-Unis, élevée en France, une fille qui à son tour sera mère d’un bébé qu’elle élèvera seule.

 

La fille de l’écrivain Dazai Osamu, qui se suicida lorsqu’elle avait un an, signe un beau roman obsédé et obsédant sur le thème de la relation mère/fille, sur ce qui fait une famille lorsque le père en est absent ou qu’arrive un décès. Pères, maris, amants, ne font que passer. Au coeur du récit, des femmes que leur situation de famille isole, marginalise, fragilise, matériellement et psychologiquement, témoignent pourtant d’une étonnante pugnacité. Un récit poignant, malgré ses longueurs, et de belles figures de femmes.