Nuage de cendre

COOPER Dominic

Islande, 1804. Un médecin raconte le conflit qui opposa, tout au long de leur vie, deux shérifs, héritiers des haines de leurs pères. En 1718, Jens Wium le Danois vient s’établir en Islande ; malhonnête et brutal, il s’attire immédiatement l’inimitié de Thorsteinn Sigurdsson. En 1740, les deux hommes disparus, leurs fils respectifs, Hans et Pétur, prennent la relève. Si le premier ne demande qu’à oublier les brouilles, le second, confit en ressentiment, est déterminé à accomplir la vengeance dont son père rêvait. Un inceste entre frère et soeur, alors que l’exécution du jugement traîne en longueur, lui offre l’occasion d’ourdir un plan machiavélique. Porté par une écriture classique et élégante, le roman plonge dans un monde taciturne et rude, dont le climat austère et la violence sporadique n’incitent guère à l’aménité, où le temps de la justice s’adapte à celui des saisons – parallèles rappelant Vers l’aube (NB décembre 2009). Malgré des retours en arrière successifs et une multiplicité de personnages qui compliquent la lecture dans un premier temps, ce drame sombre, aux issues tragiques, devient vite captivant. Les méandres de l’intrigue maintiennent une forte tension et la nature comme les personnages ont une présence puissante.