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LUSTIGER Gila

« Le premier noeud de la mĂ©moire est facile Ă  dĂ©faire », c’est la vision de son pĂšre lisant les journaux : ce pĂšre, juif allemand dĂ©portĂ©, sauvĂ© par un soldat amĂ©ricain, qui n’a jamais voulu leur parler de son passĂ©. Gila, la narratrice, essaie de dĂ©nouer d’autres noeuds en retrouvant les souvenirs de sa famille, symbolisĂ©s par un presse-papier que sa grand-mĂšre a emportĂ© de Pologne en Palestine en 1924. Ses parents vivent Ă  Tel-Aviv, mais elle n’a pas pu s’habituer et s’est installĂ©e Ă  Paris. LĂ , elle confie Ă  son amie Dominique ses difficultĂ©s Ă  assumer cette famille de survivants et ses remords envers IsraĂ«l.

 

L’auteure, Ă  travers la narratrice, livre donc un rĂ©cit Ă©clatĂ©, non chronologique, passant du pĂšre Ă  la soeur, puis Ă  l’amie en deuxiĂšme partie. Comment saisir « la consistance singuliĂšre et secrĂšte » de la vie de ses ascendants ? Tout au plus une succession d’émotions. Et cela, dans sa confusion mĂȘme, est bien rendu avec le mĂȘme esprit incisif que pour Quel bonheur ! (NB juillet 2000).