Nous aurons toujours Paris

FAYE Éric

Le tamis de mémoire filtre les impressions fortes d’enfance et en fixent les fulgurances. À l’âge adulte, quêtées et requêtées, elles refont parfois brièvement surface, accords rares ou objets fabuleux soudain tangibles. C’est l’émergence du merveilleux. Du Toubkal au Kilimandjaro, de Oulan-Bator à Tirana, Éric Faye (cf. L’homme sans empreintes, N.B. mars 2008) traque en boucle le merveilleux. Nous aurons toujours Paris ne s’arrête pas à Paris, mais rapporte ces instants suspendus qui font de « l’avenir un jardin vivable ».

 Une digression sur « l’indélibilité » du pouvoir évocateur des mots, des images, des parfums décantés. Une pérégrination à l’improviste des choix géographiques éclectiques de l’auteur. Une évocation de rencontres littéraires privilégiées. Malgré de jolies pages et un thème séduisant le livre laisse une impression profuse, mais brouillonne. Le fil conducteur trop distendu, effiloché finit dans la deuxième partie du livre à conduire à un fourre-tout disert, certes talentueux, mais vaguement factice, approximatif. La démonstration en est peu convaincante.