Neverhome

HUNT Laird

Elle est forte, son mari pas ; c’est donc d’un pas dĂ©cidĂ© qu’en 1862 Constance quitte sa ferme et rejoint les rangs des ConfĂ©dĂ©rĂ©s habillĂ©e en homme. AprĂšs le camp d’entraĂźnement et les basses besognes vient le temps des combats. Excellent au tir, remarquĂ©e par son colonel, faite prisonniĂšre puis Ă©vadĂ©e, Constance raconte son engagement et les rĂȘves qui l’animent. Rester avec un ĂȘtre cher, fuir la maisonnĂ©e ou se battre pour ses idĂ©es, durant la guerre de SĂ©cession prĂšs de quatre cents femmes ont combattu secrĂštement auprĂšs des hommes. Laird Hunt leur rend hommage Ă  travers le rĂ©cit d’une Ă©pouse, dont la force de caractĂšre rejoint celle de l’hĂ©roĂŻne de Les Bonnes Gens (NB avril 2014). MalgrĂ© un rythme lent, la narratrice rend sensibles la brutalitĂ© de quelques combats et la dĂ©solation des champs de bataille. Le lecteur est impliquĂ© dans les doutes, les dialogues intĂ©rieurs et la correspondance de la jeune femme avec son Ă©poux. La fluiditĂ© de l’écriture sert l’imagination et les figures poĂ©tiques Ă©maillent un rĂ©cit qui s’égare souvent entre rĂȘves et fantasmes. Beaucoup de finesse et un certain charme. (Maje et A.Le.)