Ne réveillez pas le diable qui dort

VERDON John

Jeune étudiante journaliste, Kim veut saisir sa chance lorsqu’une chaîne de TV réalité lui propose un reportage sur les familles des victimes du serial killer « Bon Berger». Jamais démasqué, il a froidement abattu, en 2000, six conducteurs de Mercedes noires, mettant soigneusement en scène ces crimes par un manifeste et une signature spécifique, au nom de valeurs vaguement socialisantes et moralisatrices. Kim recrute en tant que consultant l’inspecteur Gurnay, vedette de la police new-yorkaise, depuis peu retraité. Sous les feux des projecteurs médiatiques, le diable se réveille… Ce bon thriller obéissant aux règles du genre – suspense, sourdes menaces et vandalisme, coups de théâtre, vie familiale et présence rassurante de l’épouse de l’inspecteur, experte en recettes de cuisine saines et appétissantes – confirme les qualités de 658 (NB juillet-août 2011). Construit sur plusieurs niveaux, le roman écorche sur un ton sarcastique les pratiques abusives des réseaux télévisuels, alarmistes et dégradants, des lobbys divers dont celui des armes, des rivalités entre polices municipales et FBI. Teinté d’ironie et de désenchantement, il dénonce le sentimentalisme outrancier et hypocrite des programmes de téléréalité, leur esprit malhonnête et manipulateur.