Mozart à Paris

DUCHAZEAU Frantz

1778. Mozart arrive à Paris. À 22 ans, l’ex-prodige peine à gagner aussi bien sa « croûte » que la reconnaissance. Rêvant d’opéra, il vivote de leçons de piano et de compositions mineures, se languit d’Aloysia Weber et ne suffit pas à l’entretien de sa mère qui se meurt de regret et de faim. Il rencontre Grimm, affronte Glück et Piccini, refuse le poste d’organiste à Versailles… Décidemment Mozart n’a pas l’art, la manière ni la duplicité française. Ce Mozart-ci est le cousin de l’Amadeus de Forman à la fois ridicule, gigantesque et génial. À Paris, le jeune adulte en mal d’estime est une proie facile pour les « grands » de ce monde, montreurs d’ours intéressés et manipulateurs ! Le trait accentué du graphisme, qui forme et déforme en fonction du contexte, évoque bien les états d’âme et d’esprit d’un jeune homme tour à tour angoissé et rêveur en scénarisant les détours colorés de son subconscient. Les allures et les mimiques sont « dommageablement » banales, limite vulgaires. Heureusement les décors de la capitale au XVIIIe relèvent le niveau avec habileté et succès. (M.-F.L.-G.)