Montecristo

SUTER Martin

Un « incident voyageur » dans l’Intercity pour Bâle. Un homme tombe du train. Suicide ? Jonas Brand, vidéoreporter zurichois présent par hasard, filme la scène. Il s’aperçoit par ailleurs qu’il détient deux billets de cent francs suisses portant le même numéro ! Authentiques ou faux ? On cambriole son appartement. Il échappe à plusieurs attentats. Les banquiers, alertés, s’affolent, l’imprimerie des billets de banque aussi. Le financement qu’il attendait en vain pour réaliser Montecristo, le film dont il rêve, est accordé. Tout est lié, évidemment, et les dessous d’une énorme arnaque politico-financière se révèlent peu à peu. Martin Suter (Allmen et la disparition de Maria, NB juillet-août 2015) surfe sur la vague des scandales financiers, abondamment médiatisés ces dernières années, dans ce thriller très vivant au pays du secret bancaire ! Les institutions de la Confédération helvétique n’y jouent pas un rôle exemplaire et sont sévèrement mises à mal. La critique est acerbe. Le héros, dans son innocence, se soucie surtout de sa propre survie, observe la panique et le cynisme des notables, découvrant un monde interlope de haut niveau. Un pavé dans la mare, un bon roman aux multiples rebondissements, parfaitement mené dans un milieu plutôt secret. (V.M. et D.A.)