Mes années japonaises

CECCATTY René de

En 1977, René de Ceccatty arrive avec sa compagne Cécile à Tôkyô comme coopérant pour y donner des cours de  langues. Quand il rencontre Ryôji, un élève japonais, encore mineur, il n’hésite pas à trahir Cécile qui va vivre un retour douloureux en France à peine deux ans plus tard. Vont suivre quinze « années japonaises » de collaboration et d’amour avec Ryôji qui l’aide à traduire les chefs-d’oeuvre de la littérature de son pays.  L’auteur (Raphaël et Raphaël, NB juillet-août 2012) poursuit son autobiographie, avec un souci d’exactitude et de sincérité qui l’honore, en évitant autant que possible souvenirs-écrans ou souvenirs renfloués. Il ne veut pas d’un essai sur le Japon à la manière de Barthes dont il souligne les naïvetés et les inexactitudes dans L’Empire des signes. Il s’agit pour lui de restituer sa vie intérieure telle que l’expérience japonaise l’a façonnée et de retrouver le « présent du passé ». Il rend hommage entre autres à Ôé Kenzaburô, un écrivain militant qui alerte son pays sur la contagion américano-capitaliste. Cette autobiographie littéraire évoque avec courage, dans un style ciselé, son indétermination sexuelle sans occulter sa culpabilité, lui qui reconnaît avoir vécu égoïstement ses choix de vie.  (A.K. et A.Be.)