Mer blanche

JACOBSEN Roy

Un jour d’hiver de 1944 en NorvĂšge occupĂ©e, Ingrid quitte son travail abrutissant Ă  l’usine de poissons et retourne dans son Ăźle de BarrĂžy situĂ©e au nord du cercle polaire. Elle y soigne un naufragĂ©, prisonnier russe, dont elle s’éprend et qu’elle aide Ă  s’évader. Puis y accueille des rĂ©fugiĂ©s chassĂ©s par les exactions des Allemands.   Roy Jacobsen (Le prodige, NB avril 2014) a racontĂ© la jeunesse de l’hĂ©roĂŻne dans un premier tome (Les Invisibles). Les difficultĂ©s de la vie dans cette Ăźle sauvage et glacĂ©e y Ă©taient dĂ©jĂ  contĂ©es. Sous la botte allemande, l’existence devient alors une vraie survie, au prix d’une lutte de tous les instants. Le quotidien de cette femme courageuse, dĂ©couvrant l’amour sur le tard, les obstacles incroyables qu’elle rencontre – le froid rigoureux des longs hivers, l’occupation, la pauvretĂ©, les personnes dĂ©placĂ©es – sont magnifiquement dĂ©crits. Sa figure irradie par son opiniĂątretĂ©, sa volontĂ©, son dĂ©vouement sans faille envers les autres. L’écriture sĂšche, dĂ©pouillĂ©e, prĂ©cise, les phrases courtes sont puissamment Ă©vocatrices de la duretĂ© impitoyable des conditions de vie dans cette rĂ©gion au climat inhospitalier, mais oĂč les habitants se serrent les coudes. Une belle figure de femme et un beau roman, dĂ©paysant pour qui ne connaĂźt pas ces contrĂ©es lointaines.  (J.M. et M.-N.P.)