Mémoires de Charlotte Corday écrits dans les jours qui précédèrent son exécution

DECOURS Catherine

Le 13 juillet 1793, Marie d’Armont, plus connue sous le nom de Charlotte Corday, assassinait Marat dans sa baignoire. Immédiatement arrêtée, elle est jetée dans la prison de l’Abbaye. Le concierge, apitoyé, lui donne de quoi écrire et elle s’épanche dans une longue lettre à son amie Alexandrine, dans laquelle elle raconte sa vie, la formation de son caractère ; descendante du grand Corneille, elle se veut une âme de Romaine et fera l’admiration de tous par sa fermeté devant l’échafaud.

 

Ces mémoires imaginaires, vraiment trop détaillés, fondés sur une remarquable documentation, donnent, en plus du portrait de Charlotte Corday, une passionnante description de l’époque de la Révolution dans le Calvados. Dans un pays où la religion avait tant d’importance, les persécutions contre les prêtres et les religieuses ont retourné l’opinion générale, en particulier celle de Charlotte qui se voulait républicaine. L’auteure, qui avait déjà traité ce sujet de façon plus romanesque dans La lettre à Alexandrine (NB avril 1985), a recréé le style, si raffiné, du XVIIIe siècle. Avec nombre d’expressions savoureuses, son livre est un plaisir de lecture.