La Croisade des voleurs

En l’année 1096 la belle Anne vit dans les bas-fonds de Toulon avec son père, dit « Mains d’or » à cause de son habileté à subtiliser les bourses. Elle est désespérément amoureuse du jeune comte Raymond. Des chevaliers lui annoncent le lancement de la première croisade, voulue par le pape Urbain II. Les gueux voudraient y participer ; ils rejoignent le moine Pierre l’Ermite qui les mène à travers l’Europe, jusqu’à Constantinople, dans des régions désolées où ils tuent et pillent. Anne et ses compagnons atteindront Jérusalem avec l’espoir de devenir riches et de faire leur salut éternel. Abandonnant sa chère Provence qu’il a souvent évoquée comme dans Le Maître des Bastides (NB février 2013), Jean-Michel Thibaux, écrivain prolifique, revient ici au roman historique, mettant en scène la formidable aventure de la croisade dite « des gueux ». Il insiste sur l’extrême brutalité du comportement de ces troupes de brigands, sans loi, sinon sans foi, toujours prêts à massacrer juifs, sarrasins et même d’autres chrétiens, pour s’emparer de leurs richesses. Dans un style classique, très évocateur, il campe quelques personnages qui animent une intrigue un peu artificielle. La fin abrupte laisse augurer une suite. (D.C. et C.Bl.)