Médecine au coeur.

En 1988 Sandrine Bussière accepte de créer et diriger un service destiné aux malades atteints du sida. Consciente de la nécessité d’être proche des patients et de leur famille, elle forme une équipe soignante solidaire où, hors toute hiérarchie, on échange, partage savoir et expérience, pour accueillir le plus chaleureusement possible ces souffrants marginalisés, prendre le temps d’être disponible, d’écouter avec attention, respecter la personne. Cette cohésion constitue une indispensable soupape de décompression en regard de la charge émotionnelle générée par des situations inextricables. Depuis 1997, à cause du déficit de la Sécurité sociale, les médecins sont soumis aux directives contraignantes d’une administration pléthorique les transformant en robots anonymes contraints d’appliquer des directives visant à réduire le personnel médical. Brimades, vexations perturbent la relation patient-soignant pour aboutir à la fermeture du service en 2002 ; quinze années de lutte annihilées.  Hommage convaincant à la médecine à visage humain où une approche subtile, intuitive, un climat de confiance et d’amour sont aussi importants que les connaissances. Le récit est si suggestif qu’on croirait parfois ressentir l’ambiance, souvent poignante, évoquée.