Mauvais joueurs

DUFRESNE-LAMY Julien

Marceau a 6 ans, 7 ans, 10 ans, 12 ans… Son père est exigeant et autoritaire, sa mère fragile, sa soeur aînée tendue vers l’indépendance,  et sa jeune soeur est une fidèle compagne de jeu. Les relations père/fils sont compliquées : Marceau, sensible et renfermé, sent bien que son père le voudrait différent, mais ses efforts pour se rapprocher de lui échouent. Sa mère, marquée par le deuil et la culpabilité, sombre dans le dépression quand il est au collège. À 17 ans, son père le confie à un oncle. Marceau fugue, part à Madrid… C’est loin des siens qu’il finira par se construire.Portrait d’une personnalité fragile étouffée par son père, qui a besoin d’espace et de bienveillance pour s’épanouir, ce livre curieux, déroutant et énigmatique, suggère plus qu’il n’affirme, laissant volontairement des zones d’ombre. Raconté en phrases courtes, en une succession de moments, il adopte la métaphore du jeu, qu’il file de façon obscure tout au long du récit ; le premier chapitre est placé sous le signe du jeu de l’oie, le suivant des échecs, et le dernier du Monopoly. Comprenne qui peut ! Dommage que le style de la narration, désincarné, crée ou accentue une ambiance triste, distante. Au final, on ne se passionne guère. (M.D. et M.-J. C)