Manège

REY ROSA Rodrigo

Pour fêter son quatre-vingt-huitième anniversaire, don Guido offre à ses amis une démonstration hippique exceptionnelle : il est en effet éleveur de pur-sang. De nombreux invités arrivent, avec leurs cadeaux, leurs armes et leurs gardes du corps. Les alcools circulent. L’auteur lui-même, sans armes et moins fortuné, est là lorsqu’un incendie embrase les écuries. Hélas, un étalon de cent mille dollars y périt. Une histoire qu’il pourrait écrire ? lui suggère un avocat rencontré dans la foule. Ce dernier se propose même de lui faire connaître les dessous d’une affaire qui s’annonce ténébreuse. Ce qui ne va pas sans risques majeurs… Le court récit, en courts chapitres, impeccablement construit dans un style dégraissé de détails inutiles, suffit cependant à faire vivre tout un pan de la société guatémaltèque, ses propriétaires terriens richissimes, violents et corrompus, qui font régner leur loi, soutenus par les hommes au pouvoir. Les dernières pages laissent au lecteur le soin de deviner l’issue de cette histoire, d’une inquiétante vraisemblance, et d’imaginer le sort de l’auteur-narrateur, en bien mauvaise posture. Une fin diaboliquement adroite.