Majda en août

SEDIRA Samira

Majda, fille aînée d’une famille maghrébine installée en France, intelligente et travailleuse, a vécu une adolescence traditionnelle, soumise, aidant au ménage et au bien-être de ses six frères, jusqu’au jour où, encouragés par ces derniers et notamment l’aîné, des collégiens la violent. Déshonorée, elle est mise à l’écart de sa famille, termine ses études et va travailler à Paris. Vingt ans plus tard, elle est retrouvée en asile psychiatrique où ses parents viennent la chercher. Commence alors une sorte de huis clos à trois au cours duquel aucune vérité ne sera dite. L’auteur (L’odeur des planches, NB mai 2013) raconte sur un ton monocorde le drame du non-dit et la volonté qu’ont ces familles de dissimuler, par peur du déshonneur, les violences sexuelles subies par leurs filles. Samira Sedira montre à quel point la situation des femmes en milieu musulman pratiquant, même vivant en France, n’est qu’une longue suite de renoncements et d’humiliations, certaines se réfugiant dans la folie, empêchées qu’elles sont de s’exprimer. (B.V. et P.B.)