Si, Ă dix-huit ans, Alice Sebold a survĂ©cu Ă un viol, cela n’a pas Ă©tĂ© dĂ» Ă la chance mais Ă un courage sans failles. Elle publie ce rĂ©cit autobiographique vingt ans aprĂšs les faits – alors qu’elle est devenue Ă©crivain – « parce que la mĂ©moire peut sauver. » Ătudiante Ă Syracuse (Ătats-Unis) quand elle subit ce crime, il lui faut affronter le regard des autres, le soupçon de consentement, puis le choc de la rencontre avec le violeur, le procĂšs et la perversitĂ© de la dĂ©fense de l’accusĂ©.
Ce texte d’une lecture facile est sobre, il s’en tient aux faits, il dĂ©crit parfois avec une certaine naĂŻvetĂ© la vie d’Ă©tudiant, mais l’Ă©mouvant rĂ©cit du procĂšs montre bien comment Alice a dĂ» s’appuyer sur sa rĂ©volte et sa dĂ©termination pour ne pas ĂȘtre broyĂ©e. Ce puissant tĂ©moignage confirme le ton d’authenticitĂ© de La nostalgie de l’ange (N.B. nov. 2003), fiction qu’Alice Sebold a Ă©crite avant d’aborder la rĂ©alitĂ©. Il tĂ©moigne du chemin que doit parcourir une femme qui a vĂ©cu l’enfer pour arriver, tout simplement, Ă vivre dans un monde de violence.