L’ordre libertaire : la vie philosophique d’Albert Camus

ONFRAY Michel

Camus naĂź en 1913 en AlgĂ©rie de parents modestes et dignes. Orphelin de pĂšre Ă  un an, il est Ă©levĂ© par une mĂšre illettrĂ©e. Boursier, il suit une bonne scolaritĂ©, mais tuberculeux ne peut entrer Ă  l’universitĂ©. De son enfance misĂ©rable, il tire la conscience de l’absurditĂ© de l’existence, s’interdisant de chercher une consolation dans la religion ou la mĂ©taphysique. Pour lui cependant, sans cĂ©der au dĂ©sespoir, l’homme libre doit dire « un grand oui » Ă  la vie. Adolescent, Camus dĂ©couvre une confirmation de sa pensĂ©e chez les hĂ©donistes et Nietzsche. Ceci inspire ses Ă©crits et fait de lui, homme souffrant et nostalgique des lumiĂšres mĂ©diterranĂ©ennes, un philosophe au sens antique. Sartre, penseur abstrait, mĂ©prisa cet autodidacte venu du peuple. Michel Onfray propose une vision personnelle de Camus selon laquelle l’intrication profonde de la vie et de l’oeuvre de celui-ci en font un philosophe existentiel Ă  l’opposĂ© des universitaires et des tenants de l’existentialisme sartrien. MalgrĂ© des redites, une expression parfois verbeuse et quelques outrances, cet ouvrage est un hommage Ă  la personnalitĂ© attachante du prix Nobel de 1957, dont le courage, la probitĂ© intellectuelle et l’humanisme ne mĂ©ritaient pas les sarcasmes d’une coterie germanopratine s’arrogeant un magistĂšre intellectuel intolĂ©rant.