L’Odyssée aux allumettes. (Samedi et Dimanche ; 4.)

VEHLMANN, GWEN

Samedi, le lézard rouge, s’est marié (Le Profil du pingouin, LJA Juillet 2003), et son ami Dimanche le lézard vert se sent bien seul. Une visite au couple et à ses deux enfants ravive la nostalgie des jours anciens où les deux lascars faisaient les quatre cents coups. Dimanche monte alors une expédition mirifique pour redonner le goût de l’aventure à son ancien comparse. En vain, et le voilà perdu dans les marais, muni de trois allumettes « guides de brousse » fournies par un vendeur aux dents longues. Dimanche émerge de ce gâchis grâce aux éphémères dont il s’efforce d’écouter les propos décousus. Se sentant utile, il revit. Récit d’une crise : Dimanche, au bord de la dépression, ne sait quel sens donner à sa vie depuis que Samedi savoure les joies de la famille. Essayer de revenir en arrière s’avère stérile. Les trois allumettes, qui évoquent les voeux des contes de fées, sont vite gaspillées, comme il se doit. La « mite mange-pote » et l’ « inextricarbre » aux formes baroques ajoutent une touche poétique et loufoque à l’univers minimaliste de l’île où se déroule ce conte philosophique pour petits et grands.