L’Irréaliste.

MÉROT Pierre

L’auteur-narrateur a reçu commande d’un roman réaliste, production difficile pour ce professeur de lycée, noyé dans l’alcool, gavé d’antidépresseurs, dont la vie médiocre d’angoissé asthénique s’apparente sur de nombreux points à celle de l’oncle raté, anti-héros de son précédent ouvrage, Mammifères (NB décembre 2003). Au fil de ses piètres amours, de ses gueules de bois carabinées, de ses pitoyables expériences, il se raconte, confrontant son apparente banalité à celle de ses camarades de beuverie ou collègues enseignants, de son éditeur loufoque qui tente de le ramener d’un subjectivisme outrancier à une solide réalité. 

Les nombreux thèmes abordés dans cette navrante insignifiance, amour, religion, littérature, instruction, psychiatrie, sont valorisés par un humour multiforme, parfois cru, adapté à un style tourbillonnant, pétaradant. Un foisonnement grinçant, peut-être élitiste.