L’île de solitude (Blanche ; 1)

CHAVANT Thierry

XVIIIe siècle. Blanche est mariée à 19 ans. Elle n’a rien décidé. Ses parents – entrevus dans son enfance- sont absents à la cérémonie, l’époux – 50 ans en voyage d’affaires ailleurs – aussi ! Elle est conduite à la demeure de ce dernier, un château dans une petite île. Son naturel et sa simplicité choque la société locale, surtout quand elle se mêle de saluer son domestique noir. À l’époque, un négro, un sous-homme.  Leur commun déracinement rapproche la belle Blanche et le beau Noir. D’ailleurs, Blanche ne voit pas les couleurs. Elle s’attache de plus en plus à Toumaï. Trop. Attention, danger !

  C’est le récit simple, binaire, manichéen, d’une relation amoureuse interdite. La première réaction est d’en rire. Dans la vie réelle, ça n’existe pas des histoires comme celle-ci. Un beau domestique noir musclé et une jolie jeune fille à la peau blanche, trop, c’est trop ! Et puis la finesse du trait, la délicatesse des couleurs, la pureté des héros et la stylisation des visages l’emportent. Et si c’était vrai qu’on puisse aimer et s’affranchir ainsi et tout oser ? Une belle histoire. À suivre en plus, chance !