Lia

TIENI Daniela

Qui n’aimerait ĂȘtre quelqu’un d’autre ? La fraise se rĂȘve en pomme, toute lisse, toute bleue, puis en poire, un oiseau juchĂ© sur le pĂ©doncule, puis en banane pour servir de balançoire, puis en pastĂšque, en prune rose
 À l’imagination, rien d’impossible : toute fantaisie  mĂ©rite d’ĂȘtre explorĂ©e Ă  condition, toutefois, de ne pas perdre pied dans ce jeu de miroirs et de se retrouver, petite fraise chĂ©rie dans les bras de sa maman.  Les enfants jouent souvent Ă  « Si j’étais
 », juste pour le frisson. Quelquefois cependant, le dĂ©sir d’ĂȘtre un autre rĂ©vĂšle un vrai mal-ĂȘtre ;  il est important de savoir qui on est et d’ĂȘtre sĂ»r qu’on est aimĂ© pour cela.  Daniela Tieni le dit joliment avec des fruits ! Elle leur adjoint, page aprĂšs page, deux oiseaux bleus rassurants qui accompagnent les folies transformistes du personnage initial. La tendresse de la fin ramĂšne au bercail de l’amour inconditionnel l’enfant Ă©garĂ© dans ses mĂ©tamorphoses. Chacune de ces explorations a droit Ă  une double page, sans dĂ©tails parasites, dans des couleurs fraĂźches et un modelĂ© Ă  la gouache qui donne du relief aux objets reprĂ©sentĂ©s. (C.B.)